Randonnée de châteaux... ...en moulins

29/03/2023

Dès le néolithique, l'homme a su exploiter son environnement. Le relief particulier à l' Auvergne constitué à perte de vue de plateaux entrecoupés de vallées et collines issus du volcanisme a favorisé l'édification des nombreux châteaux d' alentour. Vers 470 pour se protéger des invasions barbares des Castella faits de madriers , torchis et pierre s'élèvent sur des pitons basaltiques.

Aux 11ème et 12ème siècles, d'imposantes forteresses à l'architecture défensive les remplacent. La plupart sont parvenues jusqu'à nous après avoir résisté aux affres dévastatrices de la guerre de Cent ans et des guerres de religion.

A l'abri de ces places fortes sous la protection d'un seigneur maître des lieux, qui concède son domaine en tenures, des villages se développent où la vie paysanne s'organise autour du pressoir, du four à pain, du moulin.

Une vue exceptionnelle

Ici au pied des remparts du château de Montmorin la vue exceptionnelle à 180° balaye à l'horizon dans un mouvement circulaire de gauche à droite le massif du Sancy, la chaine des Puys, la plaine de la Limagne.

Au second plan le regard se porte :

- Sur les ruines du Château de Coppel édifié au 11ème siècle comme en attestent ces vers : " je suis Coupeilh dessus Bilhon", assis en une bonne terre, le roi Godefroy de Bulhon me fist faire au temps de la guerre..."

- Puis , sur le promontoire de Roche où ne subsiste que la chapelle d'une forteresse disparue.

- Au loin on aperçoit Busséol du latin Butéo qui signifie buse, tant ce rapace est présent dans la région. Construit en 1170 c'est l'archétype du château militaire qui résiste au roi Philippe Auguste, au Prince Noir, aux Ligueurs. Au 12ème siècle, chose rare, un jardin suspendu dit "des croisades" est aménagé à 700m d'altitude. Les comtes d'Auvergne et la reine Catherine de Médicis en furent les illustres propriétaires.

Plus à droite on distingue à peine sur le Grand Turluron les ruines d'une seigneurie.

Au pied de cette colline s'étend "la bonne ville de Billom" jadis propriété des seigneurs évêques de Clermont, connue pour ses ruelles médiévales commerçantes, sa rue des boucheries, ses maisons du XVème siècle, sans oublier sa collégiale Saint-Cerneuf, son chapitre et ses écoles. Ce passé prestigieux lui a valu l'appellation de "ville marchande, sainte et savante".

Mauzun

A 8 km de Billom les ruines altières du Château de Mauzun se dressent à 640m sur un piton volcanique. Construites en basalte, les sombres murailles de 2,50m d'épaisseur confèrent à l'édifice une allure imposante, presque austère, à peine contrastée par "la blondeur" de la pierre d'arkoze des meurtrières.

Cette forteresse du 12ème siècle qui couvre une superficie de 5 hectares comporte 2 enceintes. La première flanquée de 16 tours abrite une baille (basse-cour) d'1hectare, la seconde, sensiblement carrée, comprend 4 tours d'angle, au sud-est la tour dite "de garde" protégeant l'entrée, au sud-ouest la tour de guet dotée d'une poterne ( escalier dérobé) permettant l'accès à une citerne d'eau extérieure, au nord-ouest la tour Saint Michel ou donjon, élevée sur 2 étages, la seule qui jadis possédait de belles cheminées, enfin au nord-est la tour de la chapelle, en mauvais état, sur laquelle on aperçoit trois hautes fenêtres encadrées de pierre claire où s'enchâssaient naguère les vitaux.

Propriété des comtes d' Auvergne, puis des évêques de Clermont de 1209 à 1790, le château a connu bien des turpitudes : pendant la guerre de Cent ans il est pris par les Anglais en 1370. En 1589 et 1590 il devient le théâtre des guerres de religion, les royalistes s'en emparent puis les Huguenots (protestants) enfin les Ligueurs (ultra catholiques). S'il échappe en 1626 à l'édit du cardinal de Richelieu, qui dans son souci d'abaisser "les Grands" donnait l'ordre de démolir toutes les places fortes qui n'étaient pas sur les frontières de l'hexagone, il est en 1733 partiellement démantelé par Massillon (92ème évêque de Clermont) qui lui préférait le château de Beauregard l'Evêque. Vendu comme bien national à la Révolution, il change plusieurs fois de mains et sert pendant un siècle et demi de carrière aux habitants des villages environnants.

Montmorin

Construit au 12ème siècle, à la fin de l'époque romane sur une butte volcanique à 620m d'altitude, le château de Montmorin pourvu d'une double enceinte, d'un donjon central (ou position de retrait), d'une tour de guet , correspond à l'architecture militaire de l'époque, que l'on retrouve dans toutes les forteresses avoisinantes. Cette construction très achevée a sans doute remplacé un fortin, puis un castel, dont Calixte de Montmorin fut en 954 le premier seigneur connu. Parmi sa descendance, on cite Roger de Montmorin qui accompagne Raymond comte de Toulouse à la première croisade en 1096, également Hughes de Montmorin qui suit le roi Louis VII le Jeune en terre sainte. La puissante famille de Montmorin comporte 4 branches.

Celle de Saint-Herem, est la plus célèbre grâce à Armand-Marc, ministre des affaires étrangères de Louis XVI, dont la fille Pauline Comtesse de Beaumont fut l'égérie de Chateaubriand. Ayant soutenu le roi, il est guillotiné sous la Révolution, en 1794 et ses biens confisqués. Le château est alors vendu comme bien national à un paysan qui transforme la première enceinte en bâtiments agricoles, la seconde enceinte étant abandonnée à la végétation.

Restauré dans la deuxième moitié du XXème siècle le château-musée est ouvert au public les étés. Sa visite est particulièrement intéressante. 

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