Histoire
Aperçus géographiques
Le ruisseau naît sur la commune de Fayet-le-Château, vers 650 mètres d'altitude, sous le nom de la Ribeyre. Il est ensuite barrée par une chaussée qui forme l'étang de la Gravière. La vallée s'insinue dans un défilé étroit dit des Renards, puis s'étale dans les prés de Pincoup, avant de recevoir son premier affluent le ruisseau du Pic.
A partir des moulins de Bouys, le ruisseau s'encaisse à nouveau dans une gorge impressionnante, avec la commune de Montmorin en rive gauche et celle d'Egliseneuve en rive droite. L'ancien nom du ruisseau des Murolles (atlas de Maury, 1845) a disparu pour celui de Madet, nom d'un groupe de maisons et de moulins.Quelques données biologiques
Depuis un siècle environ, le paysage végétal s'est
complètement modifié avec une reconquête de l'espace par le buissons et la
forêt, pour le plus grand plaisir des amoureux d'une nature sauvage.
Les aulnes et les frênes accompagnent le ruisseau au plus
près de son cours.
En bas de pente, une forêt-galerie de buis forme des
massifs de vert sombre, sous un couvert de chênes et de charmes.
Les pervenches, les anémones, les stellaires tapissent les
sous-bois.
Selon l'orientation, le drainage du sol ou l'altitude on
trouve encore les espèces suivantes: chêne sessile ou pédonculé, tilleul,
châtaignier, hêtre, pin sylvestre, houx et noisetier...
Des plantations de résineux comportent épicéa, sapin de
Douglas et sapin pectiné.
Des pommiers et des cerisiers attestent la présence de
vergers à l'abandon.
Visite
La vallée commence à l'étang de la Gravière, commune de
Fayet-le-Château. On la suit par des chemins facilement praticables, malgré
quelques montées assez rudes.
Le sentier serpente de part et d'autre du ruisseau. Des
passerelles ont été installées, mais dans la partie basse, il faut à plusieurs
reprises emprunter des gués ; en période de hautes eaux, il est prudent de
prévoir des bottes.
Le paysage de la vallée est très varié, avec de vastes
perspectives, des échappées sur le ruisseau qui roule sur des blocs de rocher,
et ensuite des défilés resserrés, des tapis de fleurs en saison.
Des rochers creusés de cupules et de sortes de sièges sont
nombreux sur les crêtes qui bordent la vallée. On y a vu des lieux de culte
mégalithique. Dans la partie terminale
de la vallée, la Roche aux Fées avec sa table en surplomb creusée de cuvettes
en représente un exemple impressionnant. On peut accéder au sommet mais
prudence : l'a-pic est d'une vingtaine de mètres.
Des cercles de pierres, dans les gorges des Renards,
pourraient avoir une signification analogue. La controverse subsiste à leur
sujet : certains ont voulu y voir des sortes de cromlechs, d'autre des enclos à
bestiaux.
Les restes d'une ferme fortifiée (La Foresterie) dominent
la vallée. Cette ruine est actuellement très embroussaillée, mais on peut y
accéder de la Gravière, par un chemin qui va vers Le Petit Mauzun et Pincoup.
Les ruines de moulins sont nombreuses tout au long de la
vallée : il s'agissait la plupart du temps de petits bâtiments dont il ne
subsiste plus que des pans de murs.
On peut encore deviner les traces des biefs d'amenée d'eau,
et de quelques meules, ainsi que les structures de maçonnerie qui contenaient
le mécanisme de la roue à aubes.
Quelques-uns sont plus importants (moulin des Maquisards)
ou mieux conservés, leur agencement interne encore intact, car ils sont
toujours habités (le Moulin Blanc, le Moulin de Bouys). Ce sont
des propriétés privées, donc inaccessibles aux visiteurs.
L'ancien chemin qui desservait tous ces moulins devait être
fréquenté essentiellement par des muletiers, et un grossier pavage subsiste
encore par endroit. Des ponts avaient été bâtis comme le pont des Pirins, très
curieux avec ses décharges triangulaires de chaque côté de l'arche principale.
Il a probablement un âge respectable. Il était très dégradé et vient d'être
restauré.
Non loin de ce pont se dresse un autre bâtiment
intéressant. Il est fait d'arkose ocre, et c'est le seul exemple dans la
vallée. Il réunit un corps d'habitation et une tour percée d'ouvertures dont la
raison d'être est inconnue : tour à usage militaire ? séchoir ? pigeonnier ? On ne
sait.
Bonne promenade dans notre belle vallée. Et respectez la nature !